On arrive à Puno vers 19h sous une pluie battante. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’hôtel El Manzano que nous avions réservé sur les conseils du Routard est un peu excentré. Pas un restaurant ni un bar sympa à la ronde. Sans compter qu’en plus de l’humidité il fait un froid glacial.
Je suis descendu voir le gars de la réception pour savoir ça valait vraiment le coup de passer 2 jours sur le lac Titicaca comme nous l’avions prévu, avec un temps pareil …mais j’ai bien eu du mal à avoir une réponse franche…
Bon à savoir à Puno : les hôtels proposent avec supplément des chauffages d’appoint dans les chambres mais interdit de les utiliser la nuit. Nous avions 4 couvertures chacune et on a dormi habillé tellement on a eu froid ! Si vous avez de la place prenez un sac de couchage dans vos valises ou au moins une bouillotte !
Faut-il réserver l’excursion sur le lac Titicaca ?
Le lendemain comme nous n’avions pas dormi de la nuit, c’est vers 7h30 du matin que nous arrivons sur le port. Nous n’avions rien réservé et on vous conseille d’en faire autant. Les prix proposés dans les hôtels pour faire l’excursion sont 2 fois plus cher. Si comme nous, vous voulez passer deux jours sur le Lac Titicaca c’est assez simple. Allez sur le port, là sur la gauche avant l’embarcadère vous verrez 2 baraques qui vous proposeront uniquement le trajet en bateau. Le programme prévoit un arrêt d’1h à Uros, avant de partir pour l’île d ‘Amantani ou vous passerez la nuit. Le lendemain matin, vous partirez pour Taquile, pour une visite d’1h avant de reprendre le bateau pour Puno. Le retour est prévu pour 14h30. Tarif 30 soles. Le prix est imbattable.
On part à 8h00 avec dans le bateau, 8 italiens et 2 américains. A priori, pour le logement, pas de soucis, des familles nous attendront dès notre arrivée sur le port, et on pourra les payer directement pour la nuit et le repas. Prix 50 soles incluant le repas du midi, du soir, le petit déjeuner et l’hébergement.
1er arrêt à Uros
Les îles Uros comptent près de 200 habitants repartis en plus de 63 îlots. Il n’y a pas de centre du village à proprement parler. Tous se déplacent en barque pour se rendre visite, acheter des produits de première nécessité ou emmener les enfants à l’école. A peine arrivés, on nous invite à nous asseoir en ronde sur des mottes de roseau. Notre hôte nous explique à l’aide de dessins et d’illustrations, les coutumes des habitants et leurs modes de vie. Pendant ce temps là, les autres villageois préparent leurs étals de fortune sur lesquels ils déballent leurs artisanats. On voit qu’ils ont l’habitude de recevoir des touristes, leur discours est bien ficelé, et le tout est bien organisé. Ca fait un peu attrape touristes, mais on ne peut pas trop leur en vouloir. Leurs conditions ne vie n’ont pas franchement l’air simple. C’est hyper rudimentaire. Il n’y a pas d’eau courante, ni électricité. Leur cahute sont faites de roseau et c’est dans 5 mètres carrés qu’ils vivent en famille.. La visite était tout de même intéressante, il ne faut pas le nier, mais ce n’est pas à Uros que vous apprécierez tous les charmes du Lac Titicaca.
Amantani
La pluie est de retour. Mais comme l’avait prévu notre capitaine du navire, des familles nous attendent bel et bien au port de l’île d’Amantani. On se retrouve avec une italienne qui voyage seule au sein de notre famille. On est accueilli avec le sourire dans leur habitation modeste dont on ne verra que la pièce principale. Environ 20 mètres carrés qui sert aussi de cuisine. La famille à 2 enfants en bas age, les toilettes sont au fond du jardin lotis entre 4 planches de bois et il n’y a .pas d’eau courante. La vie n’est pas simple sur le lac ! Et on va devoir apprendre à laisser de côté tout confort pendant 2 jours. .A peine terminé de déjeuner que notre hôte nous déballe tout son artisanat, décidément, ils ont bien compris comment faire craquer les touristes ! C’est soi disant fait main, ce n’est pas très beau, mais pour lui faire plaisir on ne peut s’empêcher de lui acheter un bonnet et des gants. C’est de bonne guerre. La pluie s’arrête, on peut enfin sortir de la maison.
Pachamama ou Pachatata ?
Pourquoi choisir ? les deux points de vue qu’offrent ces 2 balades sont magnifiques. Même sous la pluie et la grisaille, c’est juste sublime. Le paysage est sauvage, la mer est bleue, on a la sensation d’être perdue au milieu de nul part. Seul le souffle nous manque. Pachamama ( Terre-mère) et Pachatata ( terre-père) se méritent ! Sur le Lac on est a 4000 m d’altitude donc sortez la coca ! Les maux de tête sont fréquents et la moindre balade est pénible.. Surtout que comme d’habitude au Pérou, les sentiers ne sont jamais plats, ça grimpe ! Plusieurs groupes y font d’ailleurs des sortent de pèlerinages, ces deux sommets sont considérés comme très énergétiques en chamanisme. Mais ça vaut le coup.
La nuit sur le Lac Titicaca
Le soir, on rejoint notre famille pour le dîner. Il fait froid dans la maison, très froid même. On essaie de se réchauffer à coups de maté de coca, en pensant qu’ensuite on va bien le regretter quand on va devoir aller aux toilettes, dehors ! C’est donc emmitouflés dans nos doudounes que nous prendrons notre repas avec nos hôtes , une soupe de légumes et comme plat principal une trilogie de patate accompagné de riz. Ca rempli son homme, mais c’est pas fameux. A 20h ils nous demandent de quitter la pièce et de rejoindre notre chambre. Il fait tellement froid qu’on pique un bon fou rire ! On a laissé nos gros sacs à Puno, mais on essaie de mettre sur nous tous ce qu’on a pris dans notre sac à dos. Collants en laine, polaire, drap de soie, gant, bonnet…On a bien 4 couvertures sur nos lits, mais le froid nous a glacé de l’intérieur c’est l’horreur. Après une nuit blanche à Puno, on ré-enchaîne à Amantani, on a pas dormi de la nuit.
L’île de Taquile
Notre famille est venue nous chercher à 6h30 du matin pour boire un bon maté de coca et nous emmener rejoindre le bateau . Cette fois on part en direction de Taquile.
Situé à 3h de Puno, contrairement à Amantani, Taquile accueille très peu de touristes pour nuit , vous ne pourrez pas y loger. L’île a beaucoup de charme, les paysages de culture en terrasses sont sublimes. Les habitations s’articulent autour de la place du village. Attention ça grimpe pour arriver en haut de l’île et avec l’altitude on a vite les jambes coupées. Mais ça vaut le détour, car on voit enfin le lac avec un rayon de soleil et ça change tout ! Après une heure de balade notre capitaine tiens absolument à ce que nous déjeunions dans un restaurant à touristes mais on décline. On a tous envie de repartir à Puno se reposer avant de reprendre le bus ce soir pour Cuzco
Lac Titicaca tu aimeras ou pas !
Je rêvais de voir le Lac Titicaca. sous un ciel bleu azur digne des cartes postales. Même si nous avons pas eu cette chance, ces deux heures de balade sous la grisaille à Amantani m’ont beaucoup plu. Il se dégage quelque chose de limite mystique de ce lac.
Sans blâmer qui que ce soit votre séjour sur les îles flottantes va dépendre en grande partie de l’accueil de votre famille. Soit, ils seront aux petits soins et là aucun problème à signaler. Soit se sera comme nous, un service minimum et vous en garderez un souvenir mitigé Au retour, nous avons pu partager nos expériences avec les autres touristes , et la rien à voir. Les américains qui avait réservé leur chambre avant sur Airbnb ont été reçu comme des rois avec bouillotte dans les chambres. Les autres italiens ont eu tellement à manger qu’il n’ont pas pu finir leurs assiettes. C’est un peu la loterie. Dans tous les cas, c’est le froid qui a été le plus difficile à supporter. Si vous le pouvez comme à Puno, apportez votre bouillotte !
Avant le bus de nuit à Puno
Débarqué à Puno, on s’arrête sur le port pour tester la truite, la spécialité du Lac Titicaca. Elle était hyper bonne et pour seulement 15 soles. Un régal.
Et puis nous voilà repartir en direction de la gare. On a eu envie de copier nos nouveaux amis italiens en repartant en bus de nuit à Cusco. A vrai dire on avait pas du tout envie de revivre une nuit cauchemardesque à ne pas dormir. Oui mais voilà il n’y a plus de places dans les bus Cruz del Sur et on ne connaît pas bien les autres compagnies. Au Pérou, il faut faire gaffe, les attaques de bus la nuit et les accidents ne sont pas rares alors repérez bien les compagnies que vous voulez prendre. Comme on en avait aucune idée j’ai demandé à un flic dans l’enceinte de la gare. C’est donc avec la compagnie 4M que nous partirons ce soir vers Cuzco et pour 2 fois moins cher que Cruz del Sur !
En général, les touristes ne s’attardent pas à Puno, la ville en elle-même ne valait pas le détour. C’est surtout un point de chute pour aller au Lac Titicaca. Par contre on a trouvé un super restau, l’un des meilleurs qu’on est testé au Pérou : l’Incabar, en plein centre. Je vous conseille l’alpaga, fondant à souhait avec sa purée de potiron. Un vrai régal. Par contre, il vaut mieux réserver, c’est souvent complet. Comptez environ 40 soles le plat.
