Lorsqu’on arrive en village Himba dans la région du Kaokoland, on a tous un mélange d’excitation et d’appréhension. Peur de tomber dans un piège à touristes, incompréhensions, envie de les rencontrer et d’en savoir plus sur leurs traditions…On a tous une pensée pour « Rendez-vous en Terre en inconnue » avec Muriel Robin, et on espère vivre un moment fort, sans pour autant tomber dans le côté voyeur de ce genre de visite.
A vrai dire, des Himbas, on en a déjà croisé dans d’autres villages. En bon touristes que nous sommes, on s’imaginait qu’ils vivaient reculés dans des villages coupés du monde. En fait, on avait été bel et bien surpris de les voir avec un caddie à la supérette du coin acheter leur canette de coca. C’est aussi une partie intéressante de la Namibie que de voir ces tribus cohabiter ensemble, Héreros, Ovambos…même si on a l’impression que chacun restent en groupe sans se mélanger.
La visite d’un village Himba
C’est tout intimidés que nous arrivons devant le chef du village accompagné de 2 de ses femmes. Un guide nous servira de traducteur. Les deux femmes sont vites encerclées par une dizaine d’enfants. Ils nous expliquent comment ils s’organisent dans ce village d’à peine une dizaine d’habitations. Les Himbas, anciens peuple nomades de chasseur cueilleur sont aujourd’hui principalement sédentaires. Longtemps chassés, ils ont bien eu du mal à conserver leur traditions ancestrales intactes. Certains même au contact des villes proches, abonnent leur village pour un mode vie plus occidental. Aujourd’hui ceux qui restent, vivent principalement de l’élevage et du tourisme. Les enfants étudient grâce à des écoles nomades qui s’installent à proximité. Une trentaine d’Himbas vivent ici entourés du chef, le seul homme du village.
Les traditions Himba
Couverts d’un mélange d’ocre et de graisse de vache, ils sont tous magnifiques. Cette couleur de peau rouge leur donne une photogénie assez incroyable. C’est d’ailleurs par pur esthétisme qu’ils s’enduisent des pieds à la tête de ce mélange si odorant. On essaye de comprendre pourquoi certains d’entre eux portent des coiffes, colliers, ou bijoux, en fonction des âges ou de leur statut de mariée, veuve ou célibataire. Pas simple à vrai dire car tout est dans le détail ! On comprend par exemple, que les jeunes hommes Himbas célibataires sont à la puberté rasés et coiffés d’une tresse en haut du crane.
La visite d’une maison Himba
On commence la visite d’une maison Himba ou la soeur du chef essaye de nous faire comprendre la tradition du feu sacré. Le feu sacré, est un culte servant à créer du lien entre les vivants et les ancêtres. Le feu ne doit surtout pas s’éteindre car il serait le signe d’un mauvais présage. Il en est de la responsabilité du chef du village. Tous les feux dans les maisons Himba sont allumés à partir du feu sacré. Tous les 7 à 8 jours il permettrait de communiquer avec leur dieu et leur famille.
Après la visite, les femmes nous invitent à visiter leur marché à souvenirs fait de draps posés à même le sol. La situation est un peu embarrassante, car on a pas envie d’acheter et les prix sont assez chers. Certaines femmes jouent le jeu des photos, d’autres ont l’air lassé. Au bout d’une heure, le vent commence à souffler et on décide de s’en aller. C’est un peu compliqué de créer une vrai complicité ou un vrai échange en si peu de temps.
Faut-il visiter un village Himba ?
Visiter un village Himba reste un bon souvenir mais pas le meilleur du séjour. Peut-être faut-il partager une journée entière ou participer avec eux à leurs taches quotidienne pour mieux comprendre leur façon de vivre et leurs traditions. Les Himbas accueillent aujourd’hui beaucoup de touristes. On a eu de la chance car nous étions seul au moment de la visite, mais il n’est pas rare que les villages accueillent groupe sur groupe. On ne peut pas vraiment leur en vouloir car l’élevage seul ne leur permet plus de vivre correctement. Sans compter, le projet longtemps abandonné du barrage d’Epupa qui est revenu à l’ordre du jour. Sans date encore précise, ce barrage inonderait une grande partie des terres Himbas et des tombes des ancêtres enterrés. Ce qui serait catastrophique pour leur économie et leurs traditions. En gros, visiter un village Himba est à faire, mais si possible en petit comité.